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OSINT : Reflets partage avec la communauté ses « tranforms » Maltego pour Pappers

Fri, 01 Mar 2024 13:37:32 +0100 - (source)

Une opération rendue possible avec le Fonds pour une presse libre

Et pour mieux vous expliquer de quoi on parle, on vous emmène, pas à pas, dans les coulisses de l'enquête Font Del Rey, qui nous a servi de base pour le développement de l'outil.

Notre "transform" Papper appliqué à Patrick Drahi donne beaucoup de résultats... - © Reflets

Il y a deux ans, Reflets bénéficiait du Fonds pour la presse libre (FPL). Dans le cadre de notre proposition de développement du pôle OSINT, était annoncé la publication pour la communauté journalistique de développements permettant d'enquêter avec Maltego, un logiciel de renseignement en sources ouvertes. Et notamment, de code permettant d'interroger « Pappers.fr » avec Maltego. Pappers recense les données publiques sur les entreprises française et leurs bénéficiaires. Elle est très utile pour étudier les montages entrepreneuriaux en tous genres.

Pour le développement de l'outil, rien de tel qu'un cas concret. Une enquête menée à l'automne dernier nous en a donné la possibilité. Lors d'un procès médiatisé, des associations et des habitants, mettait en accusations les gestionnaires d'un immeuble délabré du quartier populaire de la Mosson à Montpellier, les mots de « marchands de sommeils » fusant dans les médias. Partant de l'acte d'accusation, nous avons fait chauffer les machines et produit cet outil.

Pour l'enquête, c'est à lire par ici, avec un premier volet racontant l'histoire de la découverte de l'affaire par des associations. Le second volet, au coeur de ces investigations numériques, revient sur le montage financier des accusés et leur défense, le jour du procès. Dans le troisième volet, nous avons donné la parole au conseil d'administration de HabiterEnfin! qui a partagé leur vison sur...


Homophobie, appel à la haine : peut-on rire avec Papacito ?

Thu, 29 Feb 2024 17:22:24 +0100 - (source)

C'est dur

Le Youtubeur Papacito, Ugo Gil Jimenez de son vrai nom, a comparu mercredi 28 février devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour « provocation à la haine », « injures publiques à raison de l’orientation sexuelle » et « provocation non suivie d’effet à une atteinte volontaire à la vie aggravée ». C'était la première fois qu'il comparaissait devant une juridiction pénale. Le parquet a requis six mois de prison avec sursis. Le tribunal rendra sa décision le 28 avril.

Le maire Christian Eurgal, pris pour cible par le youtubeur d'extrême-droite Papacito - Copie d'écran BFMTV

Papacito aime pêle-mêle : les chevaliers, le moyen-âge, les paysans, la chasse, les bons gros blasons occitan et la justice, mais pas la justice «des tarlouzes » qui se rend à coup d’articles, plutôt celle de l’ancien temps qui se rendait à coup d’épées. Papacito n’aime pas : la modernité, la corruption des élites, la République, le maire du village de Montjoi, les fouines (parce que c’est tordu), les sangliers (parce qu’il est chasseur) et les homosexuels (il s’en défend). Ces constats résultent du visionnage attentif de longues vidéos postées par le YoutuBeur toulousain de 38 ans, agitateur nationaliste, royaliste, influenceur d’extrême-droite et amateur inconditionnel de «gaudriole» un peu trash dans lesquelles ce sont toujours un peu les mêmes qui prennent des coups, en l’occurence ici la communauté LGBTQI+, les anglais et le maire de Montjoi.

Ces visionnages ont été imposés par le procès de Ugo Gil Jimenez, alias Papacito, assis devant à droite de la grande salle d’audience, dont on aperçoit le profil : une barbe taillée, des grandes lunettes fumées à monture épaisse et un crâne tout à fait lisse. Tout cela surmonte un corps robuste de 192 cm enrobé d’une longue chemise en Denim, ce qui, couplé aux lunettes, donne incontestablement un côté fashion victim au prévenu.

Papacito tourne deux vidéos, en novembre 2022 et mai 2023, dont sont extraits les cinq passages qui lui valent d’être jugé ce jour. On le retrouve dans la première vidéo, « Le paysan, le maire et le lord »...


Reflets et l’OSINT, une vieille histoire

Mon, 26 Feb 2024 15:55:50 +0100 - (source)

Et une nouvelle étape !

Créé par des journalistes et des experts en sécurité informatique, Reflets ne risquait pas de passer à côté de tous les outils d’OSINT qui permettent de récolter des informations sur des personnes ou des entreprises en utilisant des sources « ouvertes ». Nous avons beaucoup investi ce domaine et nous passons aujourd’hui une nouvelle étape. Vous pouvez nous y aider.

L'investigation journalistique ne peut plus faire l'impasse sur le numérique qui devient un allié de premier plan. - Image Midjourney - CC

Nous vous avons beaucoup parlé au fil du temps des outils que nous développions ou que nous utilisions pour nous aider à enquêter dans un monde de plus en plus numérique. Mais aussi un monde où les « traces » laissées par les individus, les entreprises et les institutions sont désormais si vastes qu’il n’est plus nécessaire d’être un État pour pouvoir y accéder. C’est le paradoxe du numérique : tout le monde l’utilise désormais pour absolument tout, des achats aux loisirs en passant par les interactions avec les services publics. Plus rien n’échappe au tracking et Google en sait plus sur vous que votre maman ou vous-même.

Mais le géant du marketing n’est plus seul sur la grande place de marché de la donnée personnelle. Des milliers de petits acteurs négocient nos petits secrets et souvent sans aucune sécurité. Bilan des courses ? Tout est accessible, soit en sources ouvertes, soit en payant, soit parce que toutes les entreprises qui font commerce de données personnelles finissent par se faire pirater. Et les données sont publiées sur Internet. Dans ce Far West, nous sommes des observateurs avisés et nous utilisons tout cela.

Aujourd’hui, nous passons une nouvelle étape dans le développement de nos outils et nous avons besoin de votre aide. On vous raconte tout ça…

Où en sommes-nous ?

Il y a deux ans nous mettions en route un serveur sur lequel nous avions installé Aleph, le logiciel développé par l’OCCRP, un consortium journalistique d’investigation. Ce logiciel permet d...


Au chevet des rivières

Thu, 22 Feb 2024 15:13:20 +0100 - (source)

Controverses sociotechniques des politiques réparatrices

La crise écologique n'est plus aujourd'hui en débat. À la crise climatique, s'ajoute celle aussi inquiétante de l'effondrement de la biodiversité, mise en avant par le GIEC au fil de ses rapports. Quand il n'est plus le temps de prévenir, il faut bien se mettre à guérir. Encore faudrait-il savoir comment s'y prendre.

Si l'on veut comprendre la nature, peut-être faudrait-t-il prendre le temps de l'écouter ? - Image : Marie Lusson

Le premier mars 2019 et à l'appel de 70 pays, l'assemblée générale des Nations Unies proclame 2021 - 2030 décennie pour la restauration des écosystèmes. En effet, rétablir 15% des milieux terrestres, tout en stoppant l'artificialisation, pourrait éviter jusqu'à 60% d'extinctions d'espèces attendues et contribuer à hauteur de 30% aux objectifs climatiques de 2030. La résolution prend acte des précédents traités sur la question et met la barre tout en haut, avec pour objectif un milliard d'hectares de terres dégradées à restaurer, soit une superficie supérieure à la Chine. La France est entrée dans la danse avec la loi Climat Résilience promulgué en 2021. Avec seulement 20% de ses habitats naturels jugés dans un état de conservation « favorables » et moins de 10% des milieux humides ou aquatiques en bon état, il était temps qu'elle s'y mettre.

Mais si l'humain a fait ses preuves en termes de destruction, la science de la restauration du vivant est à peine naissante. Par tâtonnements, elle cherche encore à trouver son chemin. Plongée dans ses problématiques et ses questionnements, avec en toile de fond la question des rivières. Des écosystèmes complexes, source de vie depuis la nuit des temps.

Les mondes disparus

La Durance avait autrefois la réputation de « fléau » de la Provence, connue pour ses crues dévastatrices et son flux irrégulier. Ce caractère capricieux la préserve longtemps d'aménagements humains,...


Trois scénarios pour la guerre en Ukraine en 2024

Wed, 21 Feb 2024 18:37:19 +0100 - (source)

La Russie ou l’Ukraine peuvent-elles s’effondrer ? Trump changerait-il la donne ?

« 2024 ressemblera à 2023. L’hypothèse la plus probable est la fixation du front et une remontée en puissance des deux adversaires pour des offensives importantes en 2025, prédit Michel Goya, ancien militaire et analyste des conflits. Aucun des deux adversaires n’a la capacité de rompre le front de manière décisive. » Un avis partagé par Stéphane Audrand qui décrypte aussi cette guerre.

L'un des memes produits par l'Ukraine - Copie d'écran

Et si la Russie, empêtrée dans une guerre qu’elle espérait courte, s’effondrait ? Qui sait, la population pourrait se lasser des départs sur un front lointain ? Pour Michel Goya, rien de tel en perspective. « La situation sur le front n’est pas assez critique pour provoquer une révolution. La société russe est peu impliquée dans la guerre, la mobilisation se fait surtout dans les provinces périphériques, pas à Moscou ni à Saint-Pétersbourg. Ce n’est pas une guerre totale côté russe. Ils peuvent continuer longtemps à ce rythme. » D’autant que le président russe prend soin d’arroser financièrement les personnes sensibles qui pourraient s’opposer et de réprimer brutalement l’opposition.

Une révolution de palais est-elle possible ? Difficile de le savoir. Quant à la santé de Poutine, le secret est bien gardé. Et rien ne prouve que le successeur de Vladimir Poutine serait moins belliqueux.

L’effondrement pourrait-il être économique ? « Il y a débat sur l’efficacité réelle des sanctions, explique Stéphane Audrand, historien et consultant indépendant spécialiste du commerce des armes. Je fais partie des pessimistes qui pense que l’économie russe ne s’en sort pas si mal. Les relations commerciales avec la Chine et d’autres partenaires compensent en partie les sanctions. »

De fait, les images de contestation que l’on peut voir sur les réseaux sociaux portent plus sur les conditions de la guerre, le manque de moyens, que sur la guerre elle-même.

Et l’Ukraine ? La population...


GL-307 : la grenade qui fait du bruit, au propre comme au défiguré

Sat, 17 Feb 2024 17:40:04 +0100 - (source)

That's da sound of da police

Nos confrères de Politis révèlent la nature des nouvelles « grenades à effet sonore » dont les forces de l'ordre seront bientôt dotées.

GL-307 - Copie d'écran

Dans un article du 15 février 2024, nos excellents confrères de Politis donnaient des détails sur les nouveaux équipements que les forces de l'ordre seraient amenées bientôt à balancer aux pieds — ou dans la poire, c'est selon — des manifestants, récalcitrants ou non.

Notamment, Politis évoquait une grenade du fabricant brésilien Condor, la GL-307, une grenade à laquelle les fabricants et les pandores, dans leur jargon, accolent le qualificatif mignon-tout-plein « à effet sonore ». C'est sympa, les effets sonores, ça nous fait penser à Star Wars en THX ou à un mix de Cut Killer, non ?

Politis nous explique d'ailleurs que « selon la documentation de Condor, à une distance de 2 mètres, l’intensité de la grenade de maintien de l’ordre atteint 175 dB ». Ça doit être vachement sympa, comme effet sonore, assurément.

Mais alors, c'est quoi une grenade à « effet sonore » ? Et 175 dB, on imagine que c'est sans doute pas mal beaucoup, mais beaucoup combien ? Difficile en effet de se le représenter.

Grenade à effet sonore ?

Le son, ce sont des déplacements d'air qui vont provoquer des variations de pression sur un certains nombre de récepteurs mécaniques situés dans nos esgourdes. Le principe d'une grenade à effet sonore c'est, basiquement, de déplacer une grande quantité d'air quasiment instantanément. Un pétard, quoi. Mais un pétard vénère. En fait, quelques grammes d'un explosif puissant, ça donne un bon...


Occupations bruxelloises

Tue, 13 Feb 2024 18:27:00 +0100 - (source)

D'une conférence sur le logiciel libre aux luttes des sans-papiers, itinéraire iconoclaste dans la capitale belge.

Les frontières sont souvent bien illusoires. Nos voisins européens vivent les mêmes crises que nous, y réagissent parfois différemment. Plongées dans le Bruxelles des occupations pour creuser les questions et les réponses belges aux crises du logement et des sans-papiers.

Les voies de la mobilisation sont impénétrables, un week-end de détente en Belgique peut se transformer en manifestation contre la précarité. - © Reflets

Les 3 et 4 février se tenait à Bruxelles, la conférence FosDem, une des plus grandes conférences européennes sur le logiciel libre. S'y rassemblaient des myriades de programmeurs et geeks en tout genre, évoluant entre ateliers éclairs de 30 minutes, « develloper rooms » toujours complètes et conférences plénières aux sujets cryptiques. L'avenir des logiciels libre était débattu, mais également l'adoption par une sombre librairie méconnue du dernier standard en vogue dans la communauté. La conférence se tenait à l'ULB, l'Université libre de Belgique.

Le samedi soir, une des soirées quasi officieuse de l'évènement, la « ByNight », était hébergée par le hackerspace Bruxellois, le HSBXL, uu troisième étage d'un ancien bâtiment industriel abandonné. Un lieu loué à une entreprise spécialisée, sous-louant ces ruines à des associations et permettant ainsi aux propriétaires d'éviter de payer la taxe sur les bâtiments inoccupés, fort chère en Belgique. Mais une occupation temporaire, le bâtiment devant être détruit prochainement.

Ici, le discours de la conférence est appuyée par ce grand écran bleu, la dernière mise à jour du conférencier n'étant pas compatible avec le rétroprojecteur. - © Reflets
Ici, le discours de la conférence est appuyée par ce grand écran bleu, la dernière mise à jour du conférencier n'étant pas compatible avec le rétroprojecteur. - Reflets

Une soirée « ByNight » en forme d'adieu, le HSBXL devant déménager dans les semaines qui viennent. - © Reflets
Une soirée « ByNight » en forme d'adieu, le HSBXL devant déménager dans les semaines qui viennent. - Reflets

Ces grands évènements, sponsorisés par les fleurons de l'industrie informatique, sont de ce...


Vous n'avez aucun contrôle sur vos vies

Fri, 09 Feb 2024 10:36:14 +0100 - (source)

La preuve par les agriculteurs

Ils ont manifesté, bloqué des autoroutes, brûlé deux ou trois trucs avant de rentrer chez eux, pensant naïvement avoir obtenu quelque chose. Les agriculteurs, pas plus que les autres citoyens n'ont le moindre contrôle sur leurs vies. Et cela fait des décennies que cela dure. Explications.

Le pouvoir du monde de la finance est très sous-évalué - © Reflets

Les citoyens ont commencé à réellement comprendre qu'ils n'avaient que peu de contrôle sur leurs propres existences avec la crise des « subprimes » en 2008 et celle de la dette souveraine qui a commencé en 2010. Tout le monde ou presque a alors pris conscience (avant de l'oublier à nouveau ?) que nos vies étaient désormais à la merci de quelques financiers en costume prenant des décisions (pas toujours intelligentes) en haut de tours vitrées et qui nous regardent comme on observe des insectes accrochés avec une épingle dans une vitrine. Il dictent les lois avec l'aide de grands cabinets de consulting , des textes qu'ils seront souvent les seuls à savoir utiliser pour mettre en place une politique de prédation totale au détriment, évidemment, du plus grand nombre.

Pressés jusqu'à ce qu'il ne leur reste plus rien, les citoyens courent comme des lapins aveuglés par des phares. De temps en temps, quand il n'en peuvent vraiment plus, ils descendent dans la rue et espèrent que les dirigeants qu'ils ont élus et qui sont donc à leur service, simples dépositaires du pouvoir du peuple, vont répondre à leurs demandes.

C'est le cas récemment des agriculteurs. Ils ne parlaient pas d'une seule voix puisqu'il y avait là des petits producteurs et des dirigeants de méga consortiums qui pensent faire la pluie et le beau temps.

Ont-ils obtenu ce qu'ils voulaient ? Oui et non. Certains, parmi eux, pensent que les choses vont se...


Parcoursup : le ministère ne répond plus

Mon, 05 Feb 2024 16:47:39 +0100 - (source)

Le ministère de l'éducation nationale refuse de rendre public le code source de Parcoursup

C'est une sacrée pépite que l'on peut trouver dans la « Lettre d'information juridique n°228 » du ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques (et des établissements privés sous contrat).

OSS 117 - Rio ne répond plus - Copie d'écran

Un savant mélange de dinguerie juridique et d'incompétence technique, aromatisé d'un soupçon de bureaucratie façon soviétique, lui même saupoudré d'une dose généreuse de mauvaise foi, que seules les administrations françaises sont capables de nous mitonner à la perfection.

Dans toute bonne démocratie qui se respecte, la transparence dans le fonctionnement des administrations devrait être la règle. Tout citoyen devrait être en droit d'obtenir les documents qu'il souhaite consulter auprès de l'administration de son choix, qu'il s'agisse des notes de frais d'un édile local ou d'une étude sur l'évolution de la population de pingouins dans les locaux du ministère de la Culture.

Le Code des relations entre le public et l'administration donne une définition plutôt large — et c'est heureux — des documents consultables, en résumé n'importe quel document «produit ou reçu» par une administration. Cela inclut «notamment les dossiers, rapports, études, comptes rendus, procès-verbaux, statistiques, instructions, circulaires, notes et réponses ministérielles, correspondances, avis, prévisions, codes sources et décisions». Le code source des logiciels est donc inscrit dans la loi comme l'un des documents auquel tout un chacun est en droit de réclamer l'accès.

Il existe bien sûr des exceptions à ce principe. Certaines paraissent évidentes, par exemple lorsqu'il s'agit de protéger la vie privée, le secret médical ou le...


Vous avez dit « doléances » ?

Mon, 05 Feb 2024 10:40:50 +0100 - (source)

Dessous Choc #17

Dans un documentaire inédit « Les doléances » (diffusé le 8 février sur les antennes régionales de France 3 et disponible à partir du 9 février sur le site de France Télévisions) Hélène Desplanques s’intéresse à un véritable trésor enterré par le pouvoir.

Dans le sillage de la crise des Gilets jaunes, il y a tout juste cinq ans, Emmanuel Macron lançait un grand débat national, bientôt suivie par la décision, suggérée à l’origine par un collectif de maires ruraux, de recueillir les doléances des citoyens. Quelque 200.000 contributions (représentant pas moins de 20.000 cahiers) ont été rédigées par des français de tous milieux, enthousiastes de se prêter à un exercice démocratique hors du commun. Sauf que toute cette somme dort depuis dans les différents sites des archives départementales de l’hexagone.

Fabrice Dalongeville, initiateur de l’opération « mairie ouverte » créée avant même le grand débat, est le charismatique personnage fil-rouge de ce documentaire. Avec un optimisme à toute épreuve, l’édile d’une petite commune de l’Oise se bat pour que ces contributions puissent être enfin rendues publiques. La caméra d’Hélène Desplanques le suit dans une sorte de road trip citoyen de la Creuse, jusqu’en Meuse, en passant par la Gironde et même jusqu’à l’Assemblée nationale, à la rencontre d’hommes et de femmes (dont des anciens Gilets jaunes) qui avaient cru dans la parole présidentielle.

Ne nous y trompons cependant pas, le héros de ce film n’est pas cet élu particulièrement engagé, mais, comme l’explique Hélène Desplanques dans ce podcast, les doléances elles-mêmes, bien visibles à l’écran comme une sorte de refrain entêtant. Dans des graphies régulières ou hésitantes, chacune d’elles font état de réalités bien concrètes, souvent marquées par la détresse mais surtout par une dignité qui force l’admiration… La dignité de citoyens trahis qui n’ont, semble-t-il, pas dit leur dernier mot.

Deux "crieurs publics" qui apparaissent dans le documentaire - D.R.
Deux "crieurs publics" qui apparaissent dans le documentaire - D.R.


La programmation des projections du documentaire (suivies de débats) est à retrouver sur le site : lesdoleances.fr/


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