Il y a des précédents, même pour des hommes d'un tel pouvoir
Patrick Drahi, comme d'autres hommes d'affaires, est un rouage nécessaire du capitalisme. Ils font « circuler » les liquidités. Mais en période difficile, de remontée des taux, la tempête probable qui se profile peut pousser les créanciers à vouloir imposer d'autres timoniers.
Le bel empire que voilà : Altice, un méga-groupe, présent partout dans le monde et dans des secteurs économiques très variés, de la téléphonie à la presse en passant par la télévision et même une compagnie d'aviation pour jets privés. Mais cet empire a des pieds d'argile. Il s'est construit sur de la dette. Près de 70 milliards. Une paille. Si Patrick Drahi a beau être propriétaire du groupe, cette propriété ne repose que sur la capacité de ses entreprises à rembourser la dette. Tant que les taux sont bas, c'est facile. Il suffit de se « refinancer ». En clair, de réemprunter. En période de remontée des taux, comme c'est nettement le cas actuellement, c'est beaucoup plus compliqué. La « charge » de la dette, c'est à dire ce qu'elle vous coûte chaque année explose. La nouvelle donne économique signe-t-elle la fin de l'empire Drahi ? Les réponses sont multiples. Mais la question qui se pose surtout, c'est de savoir si les pouvoirs, notamment financiers, qui se cachent derrière cette dette monumentale sont prêts à laisser les rênes du groupe à un homme dont tout le monde sait (depuis le début) qu'il a bien plus une politique de prédation vis-à-vis des entreprises entrant dans son groupe, plutôt qu'une attitude entrepreneuriale. Le début de dénouement de l'enquête au Portugal marque-t-il une forme de prélude à la chute du milliardaire ? Il y a des précédents.
Flash-back : en 1994, Mario Conde, un banquier...