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15 248 personnes portent plainte contre la Technopolice

Mon, 26 Sep 2022 09:44:22 +0000 - (source)

La campagne Technopolice, lancée par La Quadrature du Net en septembre 2019 pour documenter la progression de la surveillance automatisée en France, a franchi un nouveau cap ce samedi 24 septembre : une plainte collective contre le ministre de l’Intérieur, portée par de 15 248 personnes, a été déposée auprès de la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés). Elle demande l’interdiction des caméras de surveillance, de la reconnaissance faciale et du fichage de masse de la population française. Pour lire les plaintes, c’est ici : fichier TAJ, ficher TES et vidéosurveillance.

Dans un contexte d’abandon des politiques publiques pour lutter contre les inégalités ou la pauvreté, les dispositifs sécuritaires et répressifs apparaissent de plus en plus comme la réponse unique et monotone donnée à toutes les questions sociales. La surveillance est sans doute la manière la plus paresseuse et la moins durable de construire une société. Il existe pourtant bel et bien une volonté systématique, de la part de l’État, d’encourager la surveillance généralisée, au moyen de subventions, de consignes données aux préfets et à la hiérarchie policière, et par l’instauration d’un climat politique constamment répressif. C’est donc en attaquant directement le ministre de l’intérieur que nous passons à l’offensive contre la technopolice, en demandant à la CNIL de mettre fin aux caméras innombrables, aux logiciels de vidéosurveillance automatisée, à la reconnaissance faciale et aux méga-fichiers de citoyens.

Les raisons de contester la légalité des dispositifs de surveillance ne manquent pas. Notre droit repose en particulier sur deux conditions fortes : une mesure de surveillance ou de répression n’est légitime en droit, ou légale, qu’à condition d’être absolument nécessaire (on ne peut pas faire autrement) et d’être proportionnée au délit ou au crime qu’elle entend circonvenir (on ne chasse pas une mouche avec un porte-avions). Formellement, nous avons divisé l’attaque en trois plaintes, contre trois systèmes de surveillance disproportionnés qui se complètent et s’alimentent pour maintenir un contrôle permanent de nos activités et déplacements :

Nous demandons ainsi que l’ensemble de ces agissements de la police soient contrôlés, qu’il y soit mis fin et que le ministre de l’intérieur soit sanctionné pour avoir incité et laissé faire ces pratiques illégales.

La CNIL doit maintenant prendre en compte la voix des milliers de personnes qui ont rejoint la plainte et montrent leur opposition ferme à cette dynamique de surveillance et au déploiement de ces technologies qui échappent le plus souvent à tout contrôle. À l’heure où un règlement sur l’intelligence artificielle est débattu au niveau européen, où les marchands de la vidéosurveillance algorithmique poussent à une légalisation de leurs outils et où les Jeux olympiques de 2024 sont annoncés comme le prétexte pour l’expérimentation d’une panoplie de technologies toujours plus intrusives sous couvert de contexte sécuritaire, il est urgent d’inverser le rapport de force. Grâce à vous et à l’engouement que cette action collective a suscité, l’offensive est lancée mais la bataille contre la Technopolice ne fait que commencer !


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